Parenthèse magnifique
Marie-Antoinette aménage les jardins de Trianon en deux phases distinctes. La première, à partir de 1777, correspond à la création du Jardin anglais.
Dans un second temps, en 1783, elle demande à Richard Mique d’étendre le jardin vers le nord en y bâtissant un village autour d’un nouveau lac. Les travaux débutent à l’été 1783 pour s’achever en 1786. Le style du hameau de la Reine n’est pas clairement identifiable, fait d’un mélange d’architectures rurales variées, mais dégage une indéniable unité.








Les chaumières sont disposées autour de la rive orientale du grand lac, comme un véritable décor en arc de cercle dont le point de vue idéal se situe de l’autre côté de la pièce d’eau.


Le hameau se répartit en trois secteurs distincts établis par Richard Mique. Le premier, situé au sud du pont de pierre qui enjambe la rivière, comporte les maisons destinées à l’agrément : le moulin (dont la roue n’est qu’un simple élément de décor).



On y trouve aussi le boudoir…


… ainsi que la maison de la Reine, le billard et le réchauffoir. Il s’agissait de constructions dissimulant des intérieurs soignés, parfois richement meublés, dans lesquels la reine pouvait recevoir la société qu’elle conviait à Trianon.






Au-delà du pont, les maisons sont davantage consacrées à l’exploitation agricole proprement dite : grange, laiterie de préparation, laiterie de propreté, pêcherie et maison du garde.

La tour qui domine le lac est dénommée « tour de Marlborough » en raison de la chanson en vogue à l’époque de la construction.





Plus en retrait, la ferme vient compléter l’ensemble et son activité se développe jusqu’à la veille de la Révolution, comportant étable, porcherie, bergerie et poulailler. Déambuler entre les différentes maisons est une parenthèse hors du temps.









Contrairement à la tradition tenace qui veut que la reine et son entourage aient « joué à la fermière » au milieu de ce décor champêtre peuplé de moutons enrubannés, Marie-Antoinette utilise avant tout son hameau comme un but de promenade et comme un lieu de réception, loin du château ou du Grand Trianon.

L’exploitation réelle de ce petit domaine, voulue expressément par la reine, jouait également un rôle pédagogique pour les enfants royaux.






À la Révolution, le Hameau survit tant bien que mal. Les constructions, bâties sans souci de durée, comme la majorité des édifices de ce type, vieillissent mal, rongées par les intempéries. Voici le colombier, côté nord:


Napoléon les fait entièrement restaurer entre 1810 et 1812, mais fait abattre les bâtiments les plus abîmés, comme la grange et la laiterie de préparation. Une deuxième campagne de restauration sauve le Hameau d’une ruine inéluctable dans les années 1930, grâce à la donation de John Rockefeller. À la fin du XXe siècle, une partie du Hameau est de nouveau restaurée. Certaines maisons sont même restituées dans leur configuration originelle, comme le moulin. La ferme, qui avait quasiment disparu au XIXe siècle a été entièrement rebâtie en 2006 et abrite aujourd’hui un cheptel varié.

La Maison de la Reine a été entièrement rénovée en 2018, et se trouve ouverte à la visite guidée, car remeublée et sécurisée. Dans le cadre d’une visite de deux jours, sautez le pas!



La chanson fameuse qui inspira la tour, avez-vous trouvé ? Il s’agit de la chanson de …
Malbrough s’en va-t-en guerre
Mironton, mironton, mirontaine
Malbrough s’en va-t-en guerre
Ne sait quand reviendra
Ne sait quand reviendra
HAMEAU DE LA REINE, Domaine du château de Versailles 78000 VERSAILLES
Toutes les images ou vidéos qui ne sont pas de ma production vous emmènent directement vers leur site hébergeur par simple clic. Une occasion supplémentaire d’être curieux et d’en apprendre bien davantage sur le sujet traité ici!
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